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Le centenaire

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Historique de la Société Scientifique Flammarion

 

Le 15 mai 1984, la Société scientifique Flammarion entre dans sa 101ème année.

NAISSANCE DE NOTRE SOCIETE :
L'éminent astronome Camille Flammarion, connu dans le monde entier en cette fin du 19ème siècle, avait su éveiller dans tous les esprits l'amour de l'astronomie en publiant « L'Astronomie Populaire ». Ce fut à ARGENTAN, dans l'Orne (61201) que Monsieur VIMONT créa la première Société Flammarion. Plusieurs Marseillais en devinrent membres.

Dans le courant du mois d'août 1883, Monsieur VIAN Gustave, Agent technique des Ponts et Chaussées, âgé de 20 ans, en accord avec Monsieur COGGIA, astronome à l'observatoire de la ville, eut l'heureuse idée de fonder à Marseille une société semblable. Monsieur VIMONT mit les marseillais en relation avec le célèbre astronome qui vint à Marseille le 23 Février 1884. Ses fervents admirateurs l'invitèrent à un punch au Grand Hôtel Noailles. Séduits pendant une heure par son éloquence, ils décidèrent sur le champ de fonder une Société Flammarion.

Le 21 mars suivant, de nouveau de passage à Marseille, il parla du « Voyage dans les autres mondes » au Cercle Artistique. 20 personnes subjuguées décidèrent de passer aux actes et de trouver un local.

Le 15 mai 1884 ce fut fait. Au 38 du quai du Canal, aujourd'hui Cours d'Estienne d'Orves, naissait la Société scientifique Flammarion qui se donna comme président un ingénieur, Monsieur Hyacinthe BRUGUIERE qui déclara :
« De ce jour nous sommes un être vivant, ayant notre place au soleil, ayant droit de lever la tête et de dire : la Société Flammarion existe; venez tous à nous, riches et pauvres, savants et illettrés, les portes de l'immensité sidérale vous sont ouvertes ».

Je ne peux que répéter avec chaleur ce véhément appel :
« Venez à nous, Monsieur BOISSIN, notre trésorier vous tend les bras ».

Cette association conforme à la Loi de 1901 dont les statuts furent approuvés le 15 juillet 1884, se donna pour but : L'étude et la propagation des sciences : astronomiques, mathématiques, naturelles, économiques et leurs applications avec comme moyen d'action : les observations astronomiques, des cours, des conférences, des séances de projection, des communications publiques portant sur les sujets les plus divers, des visites, des excursions, une bibliothèque populaire et, depuis 1968, la revue « SCIENCES et CULTURE » fondée par Monsieur Georges GUIGAY, président.

LE SIEGE :
Au 38 du Cours d'Estienne d'Orves, anciennement Quai du Canal, la Société disposait d'une salle de conférences et d'un observatoire situé sur une plate-forme en saillie sur la toiture avec dépendances permettant de remiser le matériel.

La première conférence, présentée par le vice-président Monsieur DUBOIS, le 25 novembre 1884 eut pour sujet « La terre avant l'apparition de l'Homme ».

Au cours d'un siècle des évènements extérieurs ou intérieurs menacèrent l'existence de la Société telles les épidémies de choléra de 1884 et 1885.

Camille Flammarion remit lui-même le diplôme d'appartenance de notre Société à la Société Astronomique de France, document qui porte le numéro 7. Il est exposé dans notre salle des conférences.

En 1889, il assista au 5ème anniversaire.

Pendant la guerre de 1914-1918, notre salle devint un ouvroir dirigé par Madame Isabelle VIAN. Une cinquantaine de personnes firent de la charpie pour pansements, découpèrent de petits morceaux de tissus pour en faire des coussins, etc ... ceci jusqu'en 1919.

Le cinquantenaire a été fêté les 5 et 6 mai 1934 en présence de Madame Gabrielle Camille Flammarion, secrétaire générale de la Société Astronomique de France.

De 1939 à 1945, l'activité fut réduite toutefois, 55 conférences furent présentées entre le 8 novembre 1942 et le 24 mai 1944.

Le 75ème anniversaire fut célébré le dimanche 3 avril 1960 sous la présidence de Maître Fortuné ANDRIEU dans les salons de l'Automobile-club en présence de Madame Flammarion. Le Président insista sur la « prodigieuse production scientifique et littéraire de notre fondateur entre ses 15 et 24 ans ». Il rappela quelques anecdotes concernant sa très grande bonté et sa générosité. Monsieur GUIGAY, astronome à l'observatoire, présenta comme sujet : « La lune, cet astre que l'homme voulait conquérir ». Enfin, Monsieur BRUN, secrétaire général, exposa les circonstances de la fondation de la Société en 1884. Monsieur BRUN était à cette date membre depuis 49 ans.

Madame Gabrielle Flammarion, décédée en 1962, repose auprès de son mari décédé en 1925, à Juvisy, non loin de l'observatoire qu'il avait créé en 1883.

 

  Le 30 décembre 1965, après un procès qui dura 3 ans, nous fûmes mis en demeure de vider le 38 Cours d'Estienne d'Orves, le propriétaire ayant désiré récupérer les locaux pour son usage personnel. L'observatoire jugé dangereux avait été démoli.

La Compagnie des Messageries Maritimes accepta d'entreposer notre matériel dans un de ses hangars de la Madrague Ville. 2 ans après, les Messageries Maritimes cédèrent ces hangars. Madame Arlette BERGES, secrétaire, accepta d'entreposer le matériel chez elle jusqu'à ce qu'une nouvelle salle soit trouvée.

Pendant la période de recherche d'une salle, décembre 1965 à janvier 1968, les conférences du dimanche eurent lieu chez les Excursionnistes Marseillais, celles du samedi et les cours au 1 de la rue des Remparts, 13007, dans l'annexe du Lycée Technique d'Etat.

Après une sérieuse remise en état des lieux par messieurs CHAUFFAT et BRUN, la Société emménagea dans la salle que vous connaissez au premier étage du 98 de la rue Grignan en janvier 1968. Hélas; l'immeuble est vétuste. L'accès, dans un triste état, n'est pas avenant c'est le moins qu'on puisse en dire. De plus, la salle s'avère trop souvent petite, nous obligeant à afficher « Complet ». Nous sommes à la recherche d'un nouveau point de chute, autant que possible dans le centre. Un mécène, un sponsor comme on dit aujourd'hui, serait le bienvenu car, ce qui nous arrête, c'est vous le devinez la question financière.
Au 31 décembre 1885, notre Société comptait 215 membres dont 37 fondateurs. Elle correspondait avec 4 consoeurs : Orne, Belgique, Espagne et Sumatra; 4 observatoires : Juvisy, Souligmond dans la Seine-Inférieure, Santa-Fé de Bogota (Nouvelle Grenade) et Zacatias au Mexique. Actuellement, nous sommes 120. Nous correspondons avec : la Société Astronomique de France ; l'Association Française d'astronomie ; l'Association astronomique de Sabatell près de Barcelone en Espagne ; en Italie avec celles de Bologne et de Brescia.

Il y a 100 ans, l'engouement pour la connaissance du monde céleste, le prestige de Camille Flammarion et les objectifs de la nouvelle Société étaient tels que des donateurs n'hésitèrent pas à lui apporter les généreux concours. Leurs noms sont gravés en doré dans une plaque de marbre blanc.

Les voici dans l'ordre Gabriel Flammarion, Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Pierre Viton, César Darbois, S.M. Don Pédro II, Empereur du Brésil, Eugène Péreire, Président de la Compagnie Générale Transatlantique, Compagnie des Messageries Maritimes, Madame Hycinthe Tron, R.D. Bischoffsheim, Arthur Hillereau, Société des amateurs photographiques, Marius Codde, maître horloger, le plus généreux et de loin : il offrit en plus la magnifique lunette méridienne placée sous verre dans notre salle des conférences. La grande lunette a été offerte par Monsieur Tron.

 

LES PRESIDENTS :
Dès l'origine, les plus hautes autorités de la ville patronnèrent notre Société et la subventionnèrent. On trouve à la présidence d'honneur les noms de grands savants dont : Monsieur Charles FEHRENBACH, Directeur des observatoires de Marseille et de Haute-Provence, Professeur à la faculté des sciences, Membre de l'Institut.

Le premier président, nous l'avons dit, fut l'Ingénieur Hyacinthe Bruguière de 1884 à 1898. Vinrent ensuite Messieurs :
1898 - 1910 : Codde, maître horloger,
1910 - 1919 : Houllevigue, docteur ès-sciences,
1919 - 1922 : Brenier, licencié ès-sciences, professeur à l'Ecole supérieure de Commerce,
1922 - 1924 : Raybaud, docteur ès-sciences,
1924 - 1926 : Bosler, directeur de l'observatoire de Marseile, correspondant de l'Institut,
1926 - 1932 : Commandant Boucherie de la Motte, ancien polytechnicien,
1932 - 1936 : Fructus, licencié ès-sciences, professeur à l'Ecole supérieure,
1936 - 1943 : Colonel Louvet, ancien polytechnicien,
1943 - 1947 : Fabre, licencié ès-sciences, ingénieur chimiste,
1947 - 1951 : Guigay, docteur ès-sciences, astronome à l'observatoire de Marseille, lauréat de l'Institut,
1951 - 1960 : Andrieu, docteur en droit, licencié ès-sciences, ingénieur,
1961 - 1964 : Dehove, artiste peintre, professeur d'histoire des arts et techniques artistiques,
1964 - 1971 : Guigay, pour la seconde fois (décédé le 18 janvier 1971),
1971 - 1973 : Monge, officier de marine, administrateur de l'Inscription maritime, avocat,
1973 - 1976 : Gaches, capitaine au long cours,
1976 - 1984 : Nègre, chef de service de la Ville,

soit 17 présidents en 100 ans.

 

LES CONFERENCES :
Les statuts précisent que les sujets traités doivent comprendre toutes les sciences en se gardant d'éviter toute incursion politique ou religieuse.

Les membres du Conseil chargés, s'efforcent de tenir les auditeurs au courant des techniques nouvelles, des découvertes récentes, de la connaissance du monde au moyen de conférences portant sur des voyages souvent lointains, sur des personnages historiques remarquables, sur le ciel, sur les sciences naturelles, sur la mer et ses profondeurs presque toujours illustrées par des diapositives et parfois par un film. L'énigme qui ne sera sans doute jamais résolue : Qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? D'Où venons-nous ? Où allons-nous a été traitée de différents points de vue.

Notre salle, trop petite nous l'avons dit, nous oblige trop souvent à afficher « Complet » ! Elle est ouverte gratuitement à tous. Les conférences ont lieu le dimanche à 16 heures du mois d'octobre au mois de mai.

Notre grande reconnaissance va à nos conférenciers toujours bénévoles. N'oublions pas que préparer une conférence d'une durée de une à deux heures demande des jours de mise au point. Exemple : les grands voyageurs ont dépensé de fortes sommes pour entreprendre leur voyage et pour leur matériel photographique. Altruistes, ils pensent à la Société, à ceux qui restent à Marseille. A leur retour, ils nous feront partager leur joie et leurs émotions.

Tous les conférenciers acceptent de nous consacrer leur après-midi du dimanche. Nous en connaissons qui viennent à notre tribune depuis près de 40 ans; d'autres assurent deux conférences par saison.

Saluons la mémoire des disparus. Certains sont venus à nous jusqu'à leur départ pour un autre monde.

 

LES COURS :
Dès sa fondation des cours portant sur diverses matières ont été faits par des personnes qualifiées, pendant des durées variables; mathématiques avec préparation au baccalauréat et examens similaires, aérostation, astronomie, météorologie, navigation de plaisance, machine à calculer et ordinateur, cinéma et photographie scientifique, histoire des arts et techniques, langue provençale, groupe se réunissant pour discuter d'un sujet technique d'actualité etc... Des travaux pratiques permirent de construire un cadran solaire : il en existe encore un souvenir que vous pouvez voir sur la façade de notre ancien local du Cours d'Estienne d'Orves au n°38.

L'ensemble a été repeint mais on a eu soin de peindre en plus clair l'emplacement du cadran solaire entre les premières et deuxièmes fenêtres à hauteur du 3ème étage dans l'angle donnant sur le Vieux Port. Le gnomon (aiguille dont l'ombre donnait l'heure solaire) a été rabattu et est peint en noir. Réalisation d'un aérostat; confection d'une horloge astronomique; polissage d'un miroir; construction d'un télescope; photographies du ciel; photographies du Mont Aigoual vu de l'observatoire de la Société etc...

 

 

LES SORTIES :
Presque chaque année une visite de l'observatoire de St Michel de Haute-Provence est programmée.

Les principaux points dignes d'intérêt dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, le Var, les Alpes-Maritimes ont accueilli nos membres.

Pendant des années il y eut une sortie par mois, des visites de musées, d'usines, de points remarquables etc ...

Au passage du soleil au point vernal; le 20 mars, la venue du printemps fut célébrée par un apéritif comportant des pâtisseries en forme de point gamma. Un repas suivait, baptisé « agapes fraternelles », au cours duquel un prix était remis au membre qui s'était le plus dévoué pour la Société.

Notons qu'il y eut des aérostiers parmi les premiers adhérents. Des vols eurent lieu dès 1896, encouragés par Camille Flammarion, président de la Société Astronomique de France. Il fit 12 vols. L'expérience du pendule de Foucault a été refaite avec succès. Lors de la Foire de Marseille au Parc Chanot, des expositions de notre matériel et de nos activités ont attiré 8000 personnes.

 

BIBLIOTHEQUE :
Notre bibliothèque s'enrichit chaque année. Elle est à la disposition de tous aux jours et aux heures fixés par un dévoué bibliothécaire. Elle contient des ouvrages rares.

 

REVUE « SCIENCES ET CULTURE » :
Un groupe s'occupe de la préparation, de l'impression et de l'expédition. Elle fut fondée par notre regretté président Monsieur GUIGAY. Le premier numéro parut en juin 1968. Notons que Madame GUIGAY ne manque jamais un Conseil ni une conférence. Nous venons de la nommer Présidente d'Honneur.

 

ASTRONOMIE:
Les cours et les observations astronomiques sont à la base des activités de la Sociét&eacute.

Nos astronomes font des observations à l'observatoire de la Ville aux jours et heures fixés. Ils sont toujours accueillis très aimablement.

Actuellement, les cours sont assurés par Monsieur FAURE et Monsieur SILHOL Moniteur. Nous participons aussi à l'exploitation du planétarium installé au Centre Bourse. Monsieur RIVAS a tout récemment présenté un travail intitulé « Les étoiles doubles et l'ordinateur ».

La Société considère Camille Flammarion comme son fondateur mais qui était-il ?

 

CAMILLE FLAMMARION :
« Je suis né le samedi 26 février 1842, à une heure du matin, dans le bourg de MONTIGNY-le-ROI, chef lieu de canton de la Haute-Marne, 1267 habitants. On fait remarquer, dit-il, que cette date de l'année est la même que celle de la naissance d'Etienne Montgolfier (26 février 1844), de François Arago (26 février 1786) et de Victor-Hugo (26 février 1802). L'aérostation, l'astronomie, la poésie sont trois muses qui m'ont charmé. »

« Mon père et ma mère tenaient un petit commerce de draperie, de mercerie, d'objets usuels. Mes grands parents étaient cultivateurs ou vignerons. »

Ses parents, furent ruinés. Elevé très religieusement, il s'avéra rapidement un enfant surdoué comme on dit aujourd'hui. Très sérieux, il préférait les études aux jeux. A 15 ans, il écrit un ouvrage de 500 pages illustré de 150 dessins : « Cosmogonie universelle. Etude du monde primitif. Histoire physique du globe depuis les temps les plus reculés de sa formation jusqu'au règne du genre humain ».

A 16 ans, il est admis comme élève astronome à l'observatoire de Paris par LE VERRIER.

Toutes les sciences le captivent. Il possède l'art d'y intéresser les autres en mettant son savoir à leur portée. Ses allocutions charment ses auditeurs. En voici un exemple prononcé le 17 mars 1885 au banquet offert en son honneur au Grand Hôtel Noailles pour remercier le grand savant d'avoir accepté de patronner leur société. 60 personnes présentes :

« En me faisant le grand honneur de donner mon nom à votre Société naissante, ce n'est point, comme vous le pensez, un sentiment d'admiration personnelle pour mes travaux ou de reconnaissance pour les services que j'ai pu rendre à l'instruction publique qui vous a inspirés. »

« Non. Comme vos soeurs aînées, les Société Flammarion d'Argentan, de Belgique, d'Espagne, d'Amérique, vous avez été inspirés par un sentiment général plus grand et plus noble. Vous avez voulu prendre pour drapeau celui de l'apostolat scientifique, celui de l'indépendance et du progrès. Mes travaux n'ont jamais eu d'autre but. »

« Les hommes passent. Nous ne vivons que quelques jours mais les idées restent et vous avez compris que la grandeur de l'Homme ne consiste ni dans les titres retentissants ni dans les dons plus ou moins aveugles de la fortune, mais seulement dans la valeur intellectuelle et morale. »

« Pour nous tous, le premier bien est de savoir penser. »

« Si les âmes qui vivent de l'idéal sont reconnaissantes envers l'astronomie, c'est parce que cette science sublime a ouvert devant elle des horizons nouveaux sur l'infini et sur l'éternité. »

« Aimant la science comme vous l'aimez, soucieux de voir l'instruction positive se répandre partout, vous êtes des apôtres du progrès, de la lumière et de la vraie liberté. Laissez-moi vous féliciter du magnifique résultat accompli en moins d'une année. »

« Au milieu de la plus ancienne citée de notre beau pays de France, vous avez fondé un cercle scientifique, un cercle intellectuel, qui n'aura pour se soutenir ni les odieuses ressources fournies dans les autres cercles par la passion du jeu, ni même les attractions mondaines qui sont les fleurs de la vie, mais seulement la générosité des esprits d'élite qui aiment la science pour elle-même et apprécient à leur valeur les plaisirs intellectuels; vous possédez en vous la vie. Vous êtes nés humblement comme tout ce qui veut grandir. Vous vivrez. »

« Déjà vos conférences savent merveilleusement tenir au courant des progrès si rapides accomplis dans les diverses branches du savoir humain. Bientôt, nous pouvons l'espérer, vous possèderez une bibliothèque populaire qui rendra les plus grands services. »

« Plus tard, le magnifique emplacement de votre siège social vous permettra d'installer un observatoire dominant la ville et la mer. Vous avez donc entre les mains tout ce qu'il faut pour réussir et, heureusement, vous ne portez dans votre sein aucun groupe de rivalité ou de discorde comme en sont trop souvent affligés certains établissements officiels. »

« Il n'est point nécessaire, Messieurs, d'être astrologue pour tirer dès aujourd'hui l'horoscope de votre bonheur et pour porter un toast convaincu à la prospérité assurée de la Société scientifique Flammarion de Marseille. Vous êtes aujourd'hui une phalange; demain vous serez légion. »

La Municipalité a honoré le célèbre astronome en donnant son nom à un boulevard : le boulevard Camille Flammarion qui va du boulevard National au Jardin Zoologique où se trouve l'observatoire de la Ville en passant par la place LE VERRIER. Une impasse FLAMMARION partant du Boulevard Camille Flammarion a<br>boutit derrière le Petit Séminaire rappelant ainsi sa jeunesse. Ses pairs ont immortalisé son nom en baptisant certains cratères lunaires « Cirque Flammarion ».

VOEUX :

Ne pourrions-nous pas profiter de la célébration du centenaire de notre Société pour demander au propriétaire de l'immeuble du 38 Cours d'Estienne d'Orves, lieu de notre naissance, l'autorisation de remettre en fonction le vénérable cadran solaire dont l'emplacement est toujours visible ainsi que nous l'avons signalé. Nos jeunes astronomes ne connaissant pas le vertige pourrait s'atteler à cette rénovation. La Ville et le Bureau du Tourisme pourraient y participer.

Ce serait une curiosité à signaler aux touristes car située à un endroit idéal en se plaçant près du buste de Vincent Scotto sur la Place aux Huiles, ils pourraient vérifier la différence entre l'heure légale et l'heure solaire.

 

Cadran solaire de la place au huile (toujours visible)

 

En général, une devise en latin ornait les cadrans solaires rappelant l'écoulement inéluctable du temps. Ce pourrait être :

OMNES LAEDENT, ULTIMA NECAT
« Toutes les heures blessent, la dernière tue. »

Ou comme Théophile Gauthier disait : « Chacune fait sa plaie, la dernière achève ».

 

CONCLUSION :
Je ne peux mieux conclure qu'en vous lisant ce que notre fondateur déclara à nos anciens lors du cinquième anniversaire mais en remplaçant CINQ par CENT :

« Déjà CENT ans, quel tourbillon rapide que la vie ! La vie passe vite, mais heureusement nos oeuvres nous survivent. Les noms des fondateurs de la Société, ceux des hommes dévoués qui continuent l'oeuvre en l'élevant toujours sont et resteront inscrits en caractères ineffaçables dans l'histoire de Marseille et dans celle des institutions scientifiques de France ».

Marseille, le 10 mai 1984.

Robert JUTEAU,
Président d'Honneur.

 

 



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