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Terre : Explication d'un phénomène bien Marseillais

Explication d'un phénomène bien Marseillais !

 

Vernet-les-bains

Le géant catalan et le joli village de Vernet-les-Bains.

 

Deux ou trois jours seulement autour du 10 février, tout comme autour du 31 octobre, le Soleil se couche juste derrière le Canigou (Pyrénées-Orientales). Ainsi pour un observateur marseillais situé sur l’esplanade de N.-D. de la Garde, la silhouette déchiquetée du sommet du géant pyrénéen apparaît en contrejour sur le rond rougeoyant de notre étoile. Or, il se trouve que ce pic, de 2784m d’altitude, est situé à 252 km à vol d’oiseau de l’esplanade marseillaise, altitude 143m, et qu’une ligne droite tracée entre ces deux points de la sphère terrestre (rayon 6400 km environ) est noyée sous 120 m d’eau au large du delta du Rhône (voir notre bulletin n°94). Par quel mystère un observateur marseillais peut-il voir le pic pyrénéen ? Est-ce grâce à l’aide de la Bonne Mère, ou bien s’agit-il d’une nouvelle galéjade marseillaise ?

 

Le Canigou vue depuis le chalet des Cortalets, départ traditionnel pour son ascension. La même montagne vue depuis le Pic Joffre, son aspect change de tout au tout

 

 

 

Quelques siècles avant J.-C. déjà, le pauvre Pythéas n’avait pas pu convaincre la communauté scientifique de la preuve qu’il avait apportée de la rotondité de la Terre par ses observations au cours de son périple septentrional vers l’île de Thulé, déconsidéré par l’auréolé Strabon, mais ceci est une autre histoire… Donc, un Méditerranéen ne pouvait convaincre de la véracité des faits d’observation. Il a fallu que ce soit un Allemand, le baron de Zach, astronome du duc de Saxe-Gotha, qui, en 1808, après s’être déplacé dans notre bonne ville, et avoir constaté le phénomène tel saint Thomas, donnât une explication de ce qui apparaissait alors comme un paradoxe :

      - en tenant compte du phénomène de réfraction des couches d’air traversé par le rayon lumineux entre les deux points considérés,

     - et de la variation du coefficient de réfraction en fonction de l’altitude,

      - on démontre que le rayon lumineux subit une courbure orientée vers le sol, qui s’élève au-dessus de la sphère terrestre et procure une vision surplombante

 

Le sérieux scientifique des Marseillais était sauvé, par un étranger, une fois de plus. Quant à la galéjade des Marseillais, elle persista, au moins jusqu’à nos jours…

 

 La croix au sommet du Pic du Canigou

La Croix au sommet décorée aux couleurs catalanes, preuve s'il en était besoin, la vénération des gens de ce pays pour leur montagne.

 

Depuis quelque temps, la tradition des astronomes marseillais est de se déplacer sur la colline de N.-D. de la Garde, deux fois par an, en février et octobre, pour voir le sommet du Canigou, mais ce n’est pas gagné à tous les coups. Alors, nous persistons. Pour augmenter les chances de réussite, tributaire d’une bonne météo tout le long du trajet lumineux, nous vous donnons rendez-vous dès le 9 février (ou le 30 octobre) à 18h, et si c’est un échec, le 10 février (ou le 31 octobre) à 18 h également. Attention, ne ratez pas l’heure du coucher du Soleil, la possibilité d’observation ne dure qu’un petit quart d’heure. Tenez compte des embouteillages, fréquents à cette heure.

 

Aimé Bagarry                            

Président de la Société Scientifique Flammarion

 

 

 

 Le Massif du Canigou vu depuis_St_Cyprien

Le Massif du Canigou vu depuis St Cyprien dans les Pyrénées orientales.



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